samedi 8 octobre 2011

Le ministère n'approuve pas les manuels.
« Seul le régime de Vichy s’est permis cela. »

Une polémique enfle actuellement en France autour des manuels de « sciences » qui enseignent la théorie rhétorique1 du genre (voir ici, ici et ).

Polémique qui force le gouvernement « de droite » de Sarkozy à publier des « éléments de langage » pour que ses fonctionnaires puissent répondre aux contestataires et aux journalistes.

Cet argumentaire ministériel a fuité (on le retrouve ici).

Ce qui est intéressant pour nous au Québec, c'est la différence dans les politiques de production des manuels et l'absence d'approbation gouvernementale des manuels en France, contrairement au Québec.

En effet :




Or, au Québec, le Monopole de l'Éducation a un Bureau d'approbation du matériel didactique (BAMD) dont la fonction est d'« approuve[r] les ouvrages indispensables à l’éducation préscolaire et à l’enseignement primaire et secondaire, ouvrages correspondant à ce qu’il est convenu d’appeler le matériel didactique de base, qui comprend deux types d’ouvrages : les ensembles didactiques et les ouvrages de référence d’usage courant. Un ensemble didactique est composé d’une série d’instruments dont un manuel imprimé à l’usage de l’élève et un guide d’enseignement imprimé ou numérique. Il peut inclure d’autres éléments numériques. »

Selon, le journaliste Christian Rioux du Devoir, le BAMD s'est mérité le sobriquet de « politburo  » chez les éditeurs de manuels scolaires québécois.

Parmi les fonctions essentielles du BAMD, la chasse aux écarts par rapport au politiquement correct :

1.2 Les aspects socioculturels 
    Les aspects socioculturels consistent à s'assurer que le matériel représente adéquatement la diversité de la société québécoise et qu’il est exempt de discrimination. 
    Critère  Représentation démocratique et pluraliste de la société Il s’agit de s’assurer de retrouver :
  • une juste représentation (25 p. 100) des personnages des groupes minoritaires;
  • des rapports égalitaires entre les personnages des deux sexes;
  • une représentation diversifiée et non stéréotypée des caractéristiques personnelles ou sociales;
  • une interaction des personnages de groupes minoritaires dans des situations de la vie courante;
  • une rédaction non sexiste des textes.
Ces impératifs nés du correctivisme socioculturel  idéologique conduisent parfois à des situations politiquement correctes mais non conformes à la réalité : une fille du côté des hommes au Mur des lamentations à Jérusalem.

D'un point de vue idéologique et philosophique, il n'est pas, par exemple, innocent que le mot « péché » n'apparaisse nulle part dans les manuels d'éthique et de culture religieuse du primaire que nous avons lus, pas plus que dans le programme. Silence qui oblige les manuels à ne pas parler des causes du Déluge, thème pourtant suggéré par le programme et le plus souvent repris par les manuels. Mutisme volontaire comme l'a avoué lors d'une conférence une représentante du BAMD : « Un de nos experts nous a dit qu'il valait mieux ne pas le faire ». L'identité de ces experts du BAMD est au demeurant tenue jalousement secrète. 

Mais le BAMD applique d'autres critères qui briment également la liberté et l'innovation pédagogiques, puisque tous les manuels2 au Québec passent dans la moulinette du BAMD :

Adéquation de la conception de l’apprentissage et des propositions d’approches pédagogiques avec les exigences d'une approche par compétences, telle que préconisée par le Programme de formation.

Adéquation de l’évaluation des apprentissages avec une approche par compétences 

Québec, Vichy, même volonté de contrôle idéologique de tous les manuels scolaires ?





[1] Judith Butler, philosophe et professeur de rhétorique et de littérature à Berkeley, est une des figures fondatrices de la théorie du genre.
[2] Pour être complet, il faut préciser que les cahiers d'exercice (ou d'activités) ne sont pas soumis à l'autorisation du BAMD.

14 commentaires:

Josick a dit…

Donc, chaque jour qui passe je me réjouis de ne pas avoir recommencé ma seconde vie au Québec. Vraiment.

Anonyme a dit…

Quel parti politique est prêt à mettre fin au Monopole de l'Éducation et à la censure des manuels ?

Je vote pour lui !

Anonyme a dit…

En France:
"Aujourd'hui ce sont les enseignants qui choisissent les manuels qu'ils souhaitent utiliser".

Au Québec:

96.15. Sur proposition des enseignants [...], le directeur

3° approuve, conformément à la présente loi et dans le cadre du budget de l'école, le choix des manuels scolaires et du matériel didactique requis pour l'enseignement des programmes d'études;

Avant d'approuver les propositions prévues au paragraphe 3° du premier alinéa [...] le directeur de l'école doit les soumettre à la consultation du conseil d'établissement.

230. La commission scolaire s'assure que pour l'enseignement des programmes d'études établis par le ministre, l'école ne se serve que des manuels scolaires, du matériel didactique ou des catégories de matériel didactique approuvés par le ministre.

447. Le gouvernement établit, par règlement, un régime pédagogique

Ce régime pédagogique peut en outre:

3° déterminer des règles relativement aux manuels scolaires, au matériel didactique ou aux catégories de matériel didactique et à leur accessibilité;

462. Le ministre peut établir la liste des manuels scolaires, du matériel didactique ou des catégories de matériel didactique approuvés par lui qui peuvent être choisis pour l'enseignement des programmes d'études qu'il établit.

Extrait de la Loi sur l'instruction publique. Voilà le portrait complet.

Marre des anonymes a dit…

Tiens, Anonyme veut encore noyer le poisson.

Qu'est-ce que vous voulez prouver ?

Soyez clair.

La loi québécoise permet au ministère de faire comme Vichy et profitant de ce texte gluant et mielleux, le Ministère ne se prive pas pour censurer (pardon "approuver" en novlangue) les manuels sur des critères liberticides.

Ce sont des petits fascistes.

1984 !!!

Ibanez a dit…

1) À quoi sert le ministère à part imposer le politiquement correct, la religion des gauchistes ?

2) Depuis trop longtemps, les familles sont priés de se taire, l’éducation de leurs enfants ne les concerneraient pas ? Quelle idée ridicule, quel mépris !

Anonyme a dit…

C’est sûr que si le Monopole de l’éducation ne procédait pas au tripotage égalitariste des manuels avant de les approuver, les enseignants pourraient enfin en choisir où on ne retrouverait ni Noirs, ni Autochtones, ni immigrants, ni femmes voilées, ni femmes au travail. Maudite charte.

Marre des anonymes a dit…

L'anonyme ne revient plus sur sa noyade (si fréquente) de poissons.

Il passe maintenant à la caricature, autre méthode que les gauchistes aiment bien.

Analysons son « raisonnement » :

"où on ne retrouverait ni Noirs, ni Autochtones, ni immigrants, ni femmes voilées, ni femmes au travail. Maudite charte."

La Charte [laquelle au fait?] n'a absolument rien à voir avec la proportion de noirs, d'autochtones, de femmes au travail dans les manuels. Donnez l'article et dire où l'on parle de manuels, hein.


Par contre, vous n'avez toujours pas répondu sur le fait que Québec, comme Vichy, veut imposer son idéologie et l'IMPOSER À TOUS.

Anonyme a dit…

Caricature ?

Et comparer Québec à Vichy?

Traiter de "petits facistes" les fonctionnaires du MELS'

Qualifier le MELS de "Monopole"?

C'est quoi?

Romanus a dit…

Il est temps que l'on se soulève contre cette bande de despotes!

Pour une école libre a dit…

Rappelons que c'est le ministère français de l'éducation nationale qui invoque Vichy en disant qu'aujourd'hui l'Éducation nationale ne fait plus modifier et n'approuve plus les manuels. Contrairement au Québec.

Marre des anonymes a dit…

Anonyme,

Vous vous êtes à nouveau ridiculisé, vous devez être un prof d'ECR ! Notre anonyme favori.


>«Et comparer Québec à Vichy?»

Vieux truc gauchiste (donc de votre niveau) : en effet, Québec comme Vichy, censure et « approuve » les manuels. Le parallèle au niveau éducatif et des manuels est correct. Vous avez des problèmes avec les faits, Anonyme ?


>Traiter de "petits facistes" les
>fonctionnaires du MELS'»

Vous ne savez pas écrire, vous devez être un enseignant. On écrit fasciste comme dans faisceau.

Mais le fascisme c'est la vénération de l'État et les pleins pouvoirs de l'État, c'est le cas au Québec en éducation.

>Qualifier le MELS de "Monopole"?
>C'est quoi?

La stricte vérité : le MELS décide de tout, de qui peut ouvrir une école, applique un seul programme à toutes les écoles (jusqu'au cours d'ECR), "approuve" tous les manuels, fait passer les seuls examens admis (sauf rares écoles internationales). Bref, un Monopole.

Vous n'aimez pas le Monopole ? Bizarre. Pourquoi défendez-vous alors le MELS, ses méthodes indignes (censure des manuels, même le Devoir parle de Politburo), ses programmes ineptes?

Romanus a dit…

Le MELS nous a volé notre liberté (avec l'aide des gouvernements successifs soient-ils Libéraux ou Péquistes) et va tout faire pour ne pas nous la rendre... ils vont persécuter les citoyens en cour a coups de millions que leur chaperon, le gouvernement, leurs auront extorqués à coup de taxes, impôts et contraventions assénées à l'aller et au retour du travail tous les jours. Une belle bande!

Le gouvernement est sur le bord de SES fonctionnaires... PAS de CES (le 'c' n'est pas une erreur!) citoyens. Les citoyens, ce sont les serfs que l'on exploite éhontément et impitoyablement pour nos intérêts corporatifs.

Anonyme a dit…

"Vous ne savez pas écrire, vous devez être un enseignant"

Ce raisonnement est blessant pour les enseignants.

Marre des anonymes a dit…

Anonyme a dit...

"Vous ne savez pas écrire, vous devez être un enseignant"

Ce raisonnement est blessant pour les enseignants.


Pauvre chou, vous êtes vexé.

Mais anonyme pro-ECR et prof d'ECR, vous êtes l'exemple même d'enseignant aux préjugés modernes et qui font que j'ai de moins en moins confiance à l'école québécoise qui endoctrine à tour de bras.